29 septembre 2019

Bernard Pivot et Greta Thunberg

La grande marche pour le climat a eu lieu le 27 septembre à Montréal. J’y ai fait une incursion à mon heure de lunch. C’était impressionnant de voir cette immense foule de gens pacifiques manifester pour la cause du climat. Un demi-million de personnes s’étaient donné rendez-vous pour marcher avec Greta Thunberg. Voici quelques photos prises à partir de mon cellulaire :


















Si on compare Montréal à d’autres grandes villes dans le monde, on peut dire de Montréal qu’elle est une ville propre. L’eau qui coule du robinet est potable, plusieurs beaux grands parcs offrent des lieux de verdures aux citadins, on y collecte le recyclage et les ordures de manière efficace. De manière générale, Montréal est une ville propre. Moi qui suis asthmatique, j’y respire bien. Il faut avoir vu et vécu ce qui se fait ailleurs pour se plaindre de Montréal. Le problème dans l’immédiat c’est de voir toutes ces voitures circuler au centre-ville alors que Montréal est doté d’un bon système de métro et d’autobus. Je ne comprends pas d’où toutes ces voitures peuvent bien provenir?

Si je prends l’exemple de la petite ville dont je viens au Nouveau-Brunswick, on y a arrêté depuis peu la collecte du recyclage. Et pour quelle raison? On peut évoquer des raisons de budget, mais si le minimum n’est pas offert aux citoyens pour qu’on puisse développer notre côté vert, la bataille semble être perdue d’avance. Les municipalités ont un grand rôle à jouer dans le virement qui est en cours. Au Canada et sur la planète tout entière, il doit y avoir un « avant » et un « après » Greta Thunberg.

Le geste doit aussi venir de soi. J’habite seule, et à moi seule, je remplis un grand sac bleu de recyclage toutes les deux semaines. Imaginez maintenant ce qu’une famille de quatre personnes peut produire comme déchets si elle n’a pas accès au recyclage! De façon individuelle, on doit revoir notre façon de consommer. Personnellement, j’étais, même avant Greta Thunberg, adepte du recyclage. Mon « après » Greta Thunberg à moi consiste à réduire ma production de déchets. Étant femme, j’utilise bon nombre de produits cosmétiques que j’ai tendance à acheter sans compter, j’ai bon nombre de petits pots, de bouteilles de shampoings, de revitalisants, de produits pour faire boucler mes cheveux... Et tout cela me coûte évidemment plusieurs centaines de dollars par année. Côté vêtements, je ne fais pas d’excès. J’ai loin d’avoir une garde-robe minimaliste, mais je suis quand même raisonnable. Je n’ai qu’un manteau par saison, qu’une paire de bottes d’hiver, une paire de souliers pour le travail, une paire d’espadrilles pour le gym, une paire de bottes d’automnes, etc. Personnellement, mon problème, c’est les produits cosmétiques. Il ne faut pas avoir peur de s’autoévaluer pour prendre connaissance de ses failles. Je vais utiliser ce que j’ai présentement comme produits, et je vais vraiment m’efforcer dorénavant d’acheter uniquement ce dont j’ai vraiment besoin, ce qui ne sera pas un problème, car je connais déjà mes indispensables en matière de beauté.

Tout ceci pour dire que, devant l’importance de la cause défendue par Greta Thunberg, j’ai été choqué par ce gazouillis de Bernard Pivot, président de l’Académie Goncourt :



Ces propos sont tellement dégoûtants provenant d’un homme de lettres d’envergure! La France est un pays extraordinaire dont j’adore la littérature, mais il n’en demeure pas moins, pour je ne sais quelle raison, certains intellos, hommes, Français jusqu’à la moelle épinière, ont cette manie de se croire invincible et démontrent, quand on s’y attend le moins, un tempérament macho, sexiste voir parfois même misogyne, totalement dégueulasse.

En France, beaucoup de femmes sont victimes de harcèlement. Sans être belle, et surtout, pendant mes années d’études en France, je n’étais pas consommatrice de cosmétiques, je vivais avec le strict minimum et mon apparence comptait bien peu, et bien imaginez-vous donc que j’ai moi aussi subi du harcèlement en France. J'ai été prise comme un piège dans une situation extrêmement déplaisante. Je m’en suis sortie sans séquelles, n’ayez crainte, mais c’est quelque chose qui existe en France et en Europe, dans les vieux pays : la femme, à bien des égards, n’est pas bien considérée et il y existe du sexisme. Heureusement, cela n’existe pas de manière aussi effrontée au Canada. À Montréal ou ailleurs au Canada, je peux marcher tranquille. Ici, il est possible de vivre de manière très calme et j’aime cette tranquillité. Pour moi, un des nombreux dangers que représente l’immigration massive est que nous donnons l’occasion à des étrangers de briser notre bonheur de vivre, notre quiétude. Je n’habiterai jamais la France et je n’y retournerai probablement jamais plus, l’urgence climatique réclamant désormais ce sacrifice ultime.

La voix de Greta Thunberg commence tout juste à se faire entendre, tandis que celle de Bernard Pivot devrait être jetée aux oubliettes.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire

Laurence Salacrou, la femme qui écrit la vieillesse

Beaucoup de choses se sont passées depuis la publication de mon dernier billet, en mars de cette année. Le coronavirus a rapidement pris tou...